Nouveau brevet des collèges, programmes rénovés, plus de profs et d’adultes sur le front des classes pour une école en pleine « refondation ». Gros plan sur les nouveautés de l’année
Les rentrées scolaires se suivent et ne se ressemblent pas. Celle de 2012 est marquée par l’alternance, avec un nouveau gouvernement et donc de nouvelles mesures. Certaines sont prises en urgence, avec application immédiate, pour « sauver l’école ».
D’autres, plus éloignées dans le temps, nécessitent consultations nationales, débat d’idées et réflexions d’experts. Comme la « refondation de l’école de la République » lancée en juillet dernier. Pilotée par le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon, elle associe 22 ministères ! L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de construire une école plus juste, plus performante. Pour cela, le ministère entend tout revoir : le socle commun de compétences de l’école au collège, ainsi que la réorganisation de la semaine et de l’année des écoliers.
Une vaste réforme qui s’attaque à un vieux débat jamais résolu. Celui des rythmes scolaires, jugés trop lourds, trop denses pour les enfants. La réflexion est donc en marche ; les premières conclusions sont attendues en octobre prochain, pour une mise en application prévue en septembre 2013.
Cette rentrée fourmille donc de nouveautés – au risque d’apparaître un peu brouillonne. Ici s’entrechoquent anciens dispositifs et nouvelles consignes. Résultat : la planète scolaire a le tournis ! Pour permettre aux parents d’y voir plus clair, nous avons passé en revue les modifications : celles sûres, immédiates, d’autres à venir ou espérées, dont les contours donnent encore dans le flou artistique... Nous évoquons également les nouveautés propres à notre département.
La mort annoncée de la semaine de quatre jours
Les rythmes scolaires font partie du grand chantier de la refondation de l’école. Le ministre Vincent Peillon n’a pas fait mystère de son hostilité à l’encontre de la semaine des quatre jours de classe, qui n’allège en rien la fatigue des écoliers. Prônant le retour d’une demi-journée en plus, il entend aussi réfléchir sur l’organisation de l’année scolaire.
Car les données sont là. En France, un écolier a 144 jours de classe par an, contre 190 au Royaume-Uni et 193 en Allemagne. Plus courte, l’année scolaire en France est aussi la plus dense. Avec 12 % d’heures de cours en plus pour un élève français par rapport à la moyenne européenne.
Pour Vincent Peillon, il faut donc revoir tout cela en menant de front deux opérations : allonger l’année et la semaine scolaires et raccourcir la journée de classe. Avec un nouveau calendrier des rythmes livré pour la rentrée 2013 .
Selon le sondage réalisé par Louis Harris pour le SNU-Ipp, principal syndicat d’enseignants dans le primaire, les Français seraient favorables au retour des quatre jours et demi à l’école. Avec un vote majoritaire pour le mercredi matin travaillé, préservant ainsi les week-ends en famille.
Qui va s’occuper des enfants ?
Sauf que cette adhésion massive (68 %) au mercredi matin à l’école diminue auprès des parents sondés dont les enfants sont dans le primaire. Pour tomber à 57 % de « pour ». Pourquoi ? « Parce que le mercredi matin travaillé remet en cause l’ouverture des centres de loisirs. Et c’est là que les problèmes se pausent pour les parents qui travaillent. Que faire de leurs enfants le mercredi après-midi ? Qui va s’en occuper aussi les autres jours, si l’école s’arrête à 15 h 30 ? interroge Gilles Jean, secrétaire départemental du SNU-Ipp06. Pour l’instant, aucune solution concrète n’a été proposée. En l’absence d’organisation et de financement bien établis, on risque de voir apparaître des écoles à deux vitesses. Avec des municipalités qui prendront en charge les enfants après la classe au travers d’activités sportives et culturelles. Et d’autres, plus petites, qui ne le feront pas, faute de moyens. »
Les rythmes scolaires représentent donc une boîte de Pandore. Les modifier, c’est risquer de bousculer l’économie, les transports, la société, la famille... Ce n’est pas un hasard si, depuis des décennies, on parle de les réformer en profondeur, sans jamais vraiment oser y toucher. Du moins jusqu’à présent.
