Avec la neige retombée en abondance ces derniers jours, les stations des Alpes-Maritimes sont assurées de pouvoir encore fonctionner sans problème pendant quelques semaines.
Dans les stations du Sud, si on se frotte les mains, ce n'est pas en raison du froid hivernal, mais d'une saison de ski assez exceptionnelle. « Il est encore trop tôt pour parler de record, mais nous faisons déjà beaucoup mieux que l'an dernier », se réjouit Christelle Biret, qui, depuis la Maison du Mercantour, observe l'activité d'Isola, Auron, Saint-Dalmas et Saint-Étienne-de-Tinée. Son sentiment est largement partagé par les professionnels du tourisme qui travaillent dans la quinzaine de stations des Alpes-Maritimes.
« Nous sommes vraiment très gâtés par l'enneigement cet hiver », reconnaît Myriam Alix, de l'office de tourisme de Valberg. Un manteau épais, qui n'a pas connu de « trous » depuis le début de la saison, voilà qui explique le succès des Alpes du Sud. Des couches de poudreuse sont venues s'ajouter cette semaine sur les pistes - de quoi voir venir quelque temps encore. Ce tapis blanc a permis de travailler les week-ends, en attirant la clientèle locale, et pendant les vacances scolaires.
Presque saturées
À Gréolières-les-Neiges, le directeur des remontées, Jean-Paul Rouquier, a constaté une nouvelle fois que la fréquentation de sa station est surtout tributaire de la météo. « Lorsqu'il a fait vraiment beau, on a souvent été proche de la saturation, avec parfois des files d'attente aux caisses. Mais nous avons eu moins de clientèle locale pendant les vacances, car la météo n'était pas terrible. » La station du pays grassois attire de nombreux Varois, qui voient, depuis leur département, le Cheiron enneigé.
Mais, même si tous les clignotants sont pour le moment au vert, ils ne doivent pas être une incitation à relâcher les efforts. Car deux autres indicateurs traduisent une tendance lourde avec laquelle il faudra compter à l'avenir. Primo, la durée moyenne des séjours a baissé, pour se fixer en majorité autour de la demi-semaine. Deuzio, les gens viennent surtout pour skier et consomment moins en dehors des pistes. On y regarde donc à deux fois avant de sacrifier au chocolat ou au vin chaud de fin d'après-midi et pour les sorties nocturnes : les effets glaçants de la « crise » sont ressentis jusque les sommets.