Un habitant du centre historique de Vence a déposé plainte à la gendarmerie contre les... cloches de la cathédrale!

Une personne fraîchement installée dans la cité historique vient de déposer plainte auprès de la gendarmerie pour des nuisances sonores. Des voisins bruyants ? Une climatisation mal réglée ? Un extracteur défectueux ? Non, la gêne évoquée par l’intéressé se situe au niveau du clocher de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Nativité.

Les six cloches que compte l’édifice du XIIIe siècle y marquent chaque demi-heure et heure, de jour comme de nuit, et rythment bien entendu les rendez-vous liturgiques. Sur la sellette : la période nocturne et l’Angélus appelant à la prière, en particulier celui sonné à 7 heures du matin.
Trois fois trois coups et une volée d’une minute reprenant tant bien que mal la coupo santo, l’hymne provençal : c’est apparemment trop pour notre plaignant.

"Les cloches sont l’âme des petites villes"

Un riverain peut-il interdire la sonnerie des heures pendant la nuit ou la sonnerie de l’Angélus du petit matin ? Une sonnerie peut-elle être assimilée à une nuisance sonore ? De prime abord, ces questions peuvent paraître saugrenues. Les cloches des églises ou cathédrales rythment depuis des siècles la vie des Français, qu’ils soient de confession chrétienne ou non d’ailleurs.

« Les cloches au rire argentin, en branle du soir au matin, sont l’âme des petites villes », écrivait Le Lorrain. La sonnerie des cloches éléments structurant du paysage sonore, élément culturel et non pas uniquement cultuel ? Certains ne s’embarrassent pas de ces considérations, privilégiant avant tout leur propre confort de vie. Il suffit de consulter Internet pour s’apercevoir que les plaintes ne sont pas exceptionnelles en France et que, ces dernières années, des décisions de justice donnaient parfois raison aux plaignants.

La mairie, informée des doléances du mécontent, semble prendre la plainte au sérieux. « Tout l’attention qu’elle mérite va y être apportée », promet-on en substance. Tout en soulignant qu’il peut paraître étonnant que le plaignant ne se soit pas aperçu qu’il s’installait auprès d’un édifice religieux en activité.

« Certes, quand on s’installe dans la vieille-ville, on entend bien les cloches. Cela surprend un peu. Mais très vite, les sonneries régulières font partie de votre vie quotidienne et on ne les entend plus ou presque...», témoigne le propriétaire d’une maison située à 80 mètres à vol d’oiseau des fameuses cloches. « Ce plaignant aurait dû attendre un peu avant de se précipiter comme ça auprès des gendarmes », estime un autre.
Peut-être, mais le « coup » est parti.

Alors, faut-il interrompre la sonnerie des heures la nuit et l’Angélus du matin ? Votre avis nous intéresse. À votre plume, stylo ou clavier !